Le détecteur de monoxyde : un instrument clé pour dénoncer ce tueur silencieux

Le détecteur de monoxyde : un instrument clé pour dénoncer ce tueur silencieux

Pour se prémunir des dangers du monoxyde de carbone (CO), il n’y a qu’une stratégie efficace. La voici :

  1. Brancher tous les moteurs qui tournent en atelier à un système de ventilation locale qui aspire les gaz d’échappement et les évacue directement à l’extérieur.
  2. Installer un système de ventilation générale pour faire sortir l’air vicié et faire entrer de l’air neuf tempéré dans l’atelier.
  3. Installer un ou plusieurs détecteurs de monoxyde de carbone pour surveiller la situation et, au besoin, augmenter le débit de ventilation ou même évacuer les lieux.

 

Toute cette approche est expliquée sur notre site internet. Mais quel type de détecteur de monoxyde de carbone devrait-on installer ?

 

Quel type de détecteur choisir ?

On peut classer les détecteurs en trois catégories.

1. Le détecteur domestique vendu dans les grands magasins

Il ne convient vraiment pas à l’atelier de carrosserie ou de mécanique. Pourquoi ?

  1. On n’indique nulle part à quelle concentration ce détecteur sonne l’alarme.
  2. Le matériau utilisé pour la cellule de détection est hypersensible et peu précis, mais il se contamine après une seule exposition. Après cela, il réagit trop vite et sonne tout le temps… ou la cellule meurt et il ne sonne plus jamais.

 

Bref, ce détecteur convient parfaitement pour la maison, un endroit où il ne devrait jamais y avoir de monoxyde de carbone. Mais dans un atelier, le simple déplacement d’un ou deux véhicules va le détériorer très rapidement.

2. Le détecteur industriel autonome

Portatif ou fixé de façon permanente, on peut le qualifier de beau, bon, (relativement) pas cher. Contrairement au modèle ci-haut, ce modèle a l’avantage d’être fiable et il peut réagir à des niveaux précis prédéfinis. On recommande ce type de détecteurs pour les petits et les moyens ateliers. Quelles caractéristiques doit-on rechercher?

  1. Dans la plupart des cas, préférer un modèle sans étalonnage.
  2. Si l’on achète un détecteur portatif, on peut utiliser un petit support pour l’installer en permanence au mur à un endroit représentatif de l’atelier.
  3. Idéalement, préférer un détecteur avec deux seuils de détection (voir l’encadré).

 


À quels niveaux doit être réglé le détecteur ?

La norme québécoise fixe deux normes d’exposition :

  • la concentration moyenne de CO sur 8 heures doit être inférieure à 35 ppm ;
  • La concentration maximale mesurée sur une période de 15 minutes ne doit jamais dépasser 200 ppm.

 

3. Le détecteur industriel asservi au système de ventilation

Plus dispendieux que le précédent, ce système convient parfaitement aux moyens et aux grands établissements. Il offre l’avantage de contrôler directement le système de ventilation, et peut même permettre de réduire les coûts de chauffage. Par exemple :

  1. En plus de la ventilation locale, on peut avoir une ventilation générale qui assure 1,5 changement d’air à l’heure en tout temps.
  2. Lorsque le détecteur atteint le premier seuil (15 – 20 ppm), la ventilation générale augmente à 4 changements d’air à l’heure ou même davantage.
  3. Au second seuil (100 ppm), le système peut ouvrir automatiquement les portes en plus de faire sonner l’alarme.

Le détecteur de monoxyde : un instrument clé pour dénoncer ce tueur silencieux

 

Que faire quand le détecteur sonne ?

Lorsque le premier seuil est atteint (15–20 ppm), augmenter l’aération des lieux en ouvrant les portes et en faisant fonctionner les ventilateurs à puissance maximale. À moins d’une source de pollution sérieuse, la concentration de monoxyde de carbone baissera rapidement sous le seuil d’alarme.

  • Lorsque le second seuil est atteint (100 ppm), c’est généralement signe d’un sérieux problème;  par exemple plusieurs moteurs défectueux, un ventilateur brisé, etc. Il faut alors non seulement aérer et ventiler les lieux, mais aussi arrêter tous les moteurs à combustion interne (si on peut le faire sécuritairement) et évacuer les lieux en attendant le retour à la normale.

 

Attention


  • Si l’alarme de haut niveau ne s’éteint pas, même après avoir bien aéré et ventilé, c’est signe qu’il y a un sérieux problème, voire une fuite de gaz… ou, très rarement, que le détecteur est défectueux. Pour votre propre sécurité, appelez sans tarder les services d’urgence !

 

Selon une pratique reconnue, les intervenants en santé du travail recommandent un seuil d’action à la moitié de cette norme. Autrement dit, selon ce principe, il faut agir dès qu’on atteint 17,5 ppm pour 8 heures avec une crête de 100 ppm. Voilà pourquoi nous recommandons :

  • Un premier seuil d’intervention à 15 ou 20 ppm, une concentration qui survient typiquement lorsque beaucoup de véhicules circulent en même temps. À ce niveau, on augmente l’aération et la ventilation.
  • Un second seuil d’intervention à 100 ppm. Comme on commence à s’approcher d’une concentration plus dangereuse, il est important d’évacuer les lieux en attendant le retour à la normale.

 

Mais rassurez-vous : avec une bonne ventilation locale des gaz d’échappement et avec une bonne intervention à 15 ou 20 ppm, vous n’atteindrez jamais ce second seuil de 100 ppm… à moins qu’il y ait un problème sérieux.

 

Combien de détecteurs dans l’établissement ?

Pour cela, suivez les recommandations du fabricant pour savoir quelle est la superficie couverte. Si votre atelier comporte plusieurs zones distinctes, il faut alors placer un détecteur dans chaque zone. Enfin, si vous assurez l’entretien de véhicules diesel, il faut avoir des détecteurs de monoxyde de carbone (CO) et des détecteurs d’oxydes d’azote (NOx ).

Dans un système de détection asservi au système de ventilation, on installe souvent plusieurs cellules de détection (communément appelées « sondes ») reliées à une unité centrale.

 

À quelle hauteur faut-il les installer ?

Les détecteurs de monoxyde de carbone (CO) s’installent typiquement à 1500 mm (60 po) du sol.

Les détecteurs d’oxydes d’azote (NOx ) s’installent généralement à 300 mm (12 po) du plafond.

 

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